Connectant la station de métro, au Bois de Sauvabelin, la passerelle piétonne prend place entre l’urbanité forte à venir du plateau de la Sallaz, et la nature artificielle du Vallon.
 

A cheval entre deux atmosphères, au carrefour de géométries et fonctions diverses, elle travaille cette dualité, et répond aux différentes géométries et fonctions présentes sur le site, notamment celle orthogonale des bâtiments de la place, et celle dite organique et naturelle du Vallon.
 

Proposant des perceptions variées selon que l’on soit utilisateur de la passerelle, ou automobiliste en contre-bas, le projet met en scène le jeu croisé et alterné des géométries de la place et de la route en assemblant ces dernières dans une forme spécifique.
 

Désirant affirmer son double caractère, d’ouvrage d’art routier, nouvelle porte d’entrée au centre-ville, et d’élément de connexion mobilité douce, le projet met en œuvre deux matérialités distinctes : le bois comme revêtement intérieur, all-over de carrelets de Pin Douglas extrait des forêts communales, et le béton à l’extérieur pour son auge statique, poutre à facettes enjambant le M2 et la route. Jouant de leurs qualités et identités propres pour gérer les contraintes statiques de l’ouvrage, elles offrent des caractères et atmosphères spécifiques, selon que l’on soit automobiliste passant sous l’ouvrage, ou piéton traversant au cœur de la passerelle. Tour à tour ouvrage d’art depuis la route ou simple cheminement piéton, elle assume cette dualité par la mise en œuvre de ses deux matériaux simples et bruts. Jouant de leurs décalages et géométries tantôt proches et tantôt distinctes, ces deux éléments génèrent une multitude de perceptions de l’ouvrage, valorisant par ce concept l’hétérogénéité positive de son contexte, en mêlant paysage et construit, naturel et artificiel.

La passerelle intègre ainsi les deux mondes qu’elle relie, et assume son statut d’ouvrage d’art entre ville et nature.
 

Posé à ses extrémités sur d’un coté, le tumulus, et de l’autre un mur refend qui à terme disparaitra dans le futur bâtiment prenant place contre la station M2, le projet joue de cette abstraction et cherche à exprimer l’équilibre précaire d’un objet posé sur ces 4 frêles piliers centraux, placés au droit du changement de géométrie de la passerelle, et dont le jeu de décalage généré par leurs géométries, trouble notre perception. Eléments préfabriqués en béton lavé reprenant la forme et la finition avec des agrégats d’Arvel, des porteurs de la galerie, ils ont été mis en œuvre avant le coffrage de l’auge. Cette dernière a été mise en œuvre sous la forme d’un cintre traditionnel en bois revêtu de coffrages 3 plis bois et partiellement préfabriquée sur place, pour le tronçon passant sur le M2, et dont les 85 tonnes furent mises en œuvre de nuit à l’aide de grues de levage. Une attention particulière a été portée à la mise en œuvre des coffrages du fait des géométries très spécifiques de l’ouvrage et également à la question des joints de reprise de l’auge, qui ont été définis uniquement au niveau des arrêtes des facettes de l’ouvrage, afin de garantir la continuité visuelle de cette dernière.