Le projet installe un édifice de grande dimension qui s’inscrit dans un plan d’urbanisme établi par l’autorité cantonale. Il cherche néanmoins à inventer ses propres règles de composition induites par le lieu, et qui lui confèrent son autonomie et sa singularité.
Posé sur un sol végétal, l’immeuble affiche une volumétrie plissée avec des bandes alternées de béton légèrement teinté ondulant sur les longues façades. Les parapets des balcons et la façade vitrée en retrait installent une rythmique en forme d’écho « organique » au feuillage des arbres présents sur le site.
Les distributions des immeubles se font par des cages d’escalier qui prennent leur jour sur la façade, afin de conférer la dignité nécessaire à cet espace collectif et social. Le projet met en place des typologies rationnelles qui tiennent compte de l’orientation, parfaitement nord-sud, et de l’environnement construit. L’accès aux appartements s’effectue à travers un hall conduisant à l’espace de jour qui s’étend sur toute la profondeur du bâtiment, du jardin à la rue. En fonction de la dimension des logements, les pièces de nuit se trouvent soit au Nord, ou soit au Sud. L’ensemble des logements bénéficie d’un prolongement du séjour sur le grand balcon-terrasse.
Les voiles porteurs sont disposés de telle manière à servir à la fois de structure, de barrière acoustique et de compartiment coupe-feu. Les portées sont poussées au maximum par rapport à la notion économique de logements sociaux. Le volume des appartements se détache du socle commercial par un léger porte-à-faux au nord et par la mise en scène des balcons au sud.
L’ensemble de l’enveloppe du bâtiment est composé d'éléments préfabriqués. Ceux-ci ont été coulés dans des moules métalliques avec deux pigmentations différentes: une plus blanche et une grise. Cette coloration permet de mettre en avant deux registres qui tournent tout autour de l’immeuble. Au nord une très légère ondulation des préfabriqués répond au «pliage» de la façade sud avec ses balcons. La pointe de l’immeuble est le lieu de la rencontre des deux systèmes et de la mise en place d’une expression de triangles en porte-à-faux qui dialoguent avec les arbres centenaires.
Le budget très serré a nécessité de dessiner tous les éléments de manière très détaillée afin de pouvoir les laisser bruts sans finition. A l’intérieur, les dalles en béton sont laissées apparentes, avec une simple peinture blanche qui permet la diffusion de la lumière naturelle au coeur des appartements traversants.
Le bâtiment a obtenu le label Minergie® n°GE 256. Les tubes du double flux ont été disposés dans les dalles de 26 cm, la pulsion se faisant en plafond le long des façades.